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Par Swanny - Shiro Usagi le 22 Novembre 2016 à 12:28
Ce matin un lapin a tué un aspirateur ~♥
C-Comment ça c'est pas les paroles ?! èwé
Quoi qu'il en soit, hay jeune rongeur des cavernes, aujourd'hui c'est la journée de gloire de l'animal de compagnie rêvé de tous les psychopathes et tous les pédophiles de la planète ! Je parle naturellement de l'adorable Mr Widemouth, autrement dit la petite grenouille à grande bouche et son pot de marmelade. Ceci étant dit, je ne peux que te souhaiter une bonne lecture et te donner le lien de toujours juste là. Magnifique.
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Pendant mon enfance, ma famille était comme une goutte d'eau dans une vaste rivière, ne restant jamais au même endroit pour très longtemps. Nous avons vécu au Rhode Island quand j'avais huit ans et nous y sommes restés jusqu'à ce que j'aille au collège à Colorado Springs. La plupart de mes souvenirs sont enracinés au Rhode Island, mais ils y a des fragments dans le grenier de mon cerveau qui appartiennent aux différentes maisons dans lesquelles nous avons vécu quand j'étais plus jeune.
La plupart de ces souvenirs ne sont pas clairs et sont inutiles- moi poursuivant un autre garçon dans la cour d'une maison dans la Caroline du Nord, moi essayant de construire un radeau qui flotterait sur le ruisseau derrière l'appartement qui nous avons loué dans la Pennsylvanie, etc. Mais certains souvenirs restent clairs comme le verre, comme si c'était hier. Je me demande souvent si ce ne sont que de simples rêves produits par la maladie dont j'étais atteint ce printemps-là, mais au fond de mon cœur, je sais qu'ils sont réels.
Nous vivions dans une maison juste en dehors de la bruyante métropole de New Vineyard, dans l'état de Maine, population 643. C'était une grande bâtisse, surtout pour une famille de trois. Il y a un certain nombre de pièce que je n'ai pas visitées durant les cinq mois où nous y avons résidé. Dans un certain sens, c'était du gaspillage d'espace, mais c'était la seule maison sur le marché qui était à moins d'une heure du lieu de travail de mon père.
Le jour après mon cinquième anniversaire (que j'ai fêté seul avec mes parents), la fièvre s'est emparée de moi. Le médecin a dit que j'avais une mononucléose infectueuse, ce qui signifiait beaucoup de repos et encore de la fièvre pour encore au moins trois semaines. Ce n'était vraiment pas le moment de rester au lit - nous procédions à l'emballage de nos affaires pour déménager en Pennsylvanie, et la plupart de mes choses étaient déjà emballées dans des boîtes, laissant ma chambre vide. Ma mère m'apportait de la boisson gazeuse et des livres plusieurs fois par jour, et ces derniers servaient en tant que ma principale source de divertissement pour les prochaines semaines. L'ennui rôdait toujours dans le coin, attendant de montrer son affreux visage.
Je ne me rappelle pas exactement comment j'ai rencontré M. Grandebouche. Je pense que c'était environ une semaine après que j'aie été diagnostiqué. Mon premier souvenir de la petite créature est moi lui demandant si elle avait un nom. Il m'a dit de l'appeler M. Grandebouche, parce que sa bouche était grande. En fait, tout sur lui était grand en comparaison à son corps- sa tête, ses yeux, ses oreilles courbées- mais sa bouche était sans doute la plus grande.
«Tu ressembles à un Furby,» ai-je dit alors qu'il tournait les page d'un de mes livres.
M. Grandebouche m'a envoyé un regard perplexe. «Furby ? C'est quoi, un Furby ?» a-t-il demandé.
J'ai haussé les épaules. «Tu sais... le jouet. Le petit robot avec les grandes oreilles. Tu peux le caresser et le nourrir, comme un vrai animal.»
«Oh.» M. Grandebouche a continué de tourner les pages de mon livre. «Tu n'en a pas besoin. Ce n'est pas la même chose qu'avoir un vrai ami.»
Je me souviens que M. Grandebouche disparaissait chaque fois que ma mère me payait une visite. «Je suis sous ton lit,» m'a-t-il plus tard expliqué. «Je ne veux pas que tes parents me voient car j'ai peur qu'ils ne nous laisseront plus jouer.»
Nous n'avons pas fait grand chose durant les premiers jours. M. Grandebouche a juste regardé mes livres, fasciné par par les histoires et les images qui s'y trouvaient. Le troisième ou quatrième jour après notre rencontre, il m'a accueilli avec un grand sourire. «J'ai un nouveau jeu auquel nous pouvons jouer,» a-t-il dit. «Nous devons attendre que ta mère soit venue parce qu'elle ne peut pas nous voir jouer. C'est un jeu secret.»
Après que ma mère soit venue me donner des livres et du soda, comme d'habitude, M. Grandebouche est sorti de sa cachette et m'a prit par la main. «Nous devons aller dans la pièce au bout de ce corridor,» a-t-il déclaré. J'ai refusé puisque mes parents m'ont interdit de sortir du lit sans leur permission, mais M. Grandebouche a insisté jusqu'à ce que j'accepte.
La pièce en question n'avait ni meubles, ni papier-peint. Sa seule caractéristique distincte était une fenêtre sur le mur en face de la porte. M. Grandebouche s'y est précipité et lui a donné une poussée ferme, l'ouvrant. Il m'a donc demandé de regarder en bas.
Nous étions au deuxième étage de la maison, mais elle était sur une falaise, donc le précipice était plus haut que deux étages dû à l'inclinaison. «J'aime jouer à faire semblant ici,» a expliqué M. Grandebouche. «Je prétends qu'il y a un grand trampoline sous cette fenêtre, et je saute. Si tu y pense assez fort, tu rebondiras comme une plume. Je veux que tu essaies.»
J'étais un garçon de cinq ans qui faisait de la fièvre, alors seul un flash scepticisme a traversé mon esprit alors que je regardais en bas en considérant la possibilité. «C'est haut,» ai-je dit.
«Mais c'est ce qui est amusant. Ça ne serait pas amusant si ce ne serait pas haut. Tu ferais bien de sauter sur un vrai trampoline, pendant que tu y es.»
J'aimais bien l'idée, m'imaginant tomber dans le vide pour ensuite rebondir sur quelque chose invisible par l’œil humain. Mais le réaliste en moi a prit le dessus. «Peut-être une autre fois,» ai-je dit. «Je ne sais pas si j'ai assez d'imagination. Je pourrais me faire mal.»
Le visage de M. Grandebouche a prit une allure féroce, mais seulement pendant un instant. La colère a laissée la place à la déception. «Si tu le dis.» a-t-il soufflé. Il a passé le restant de la journée sous mon lit, silencieux comme une souris.
Le matin suivant, M. Grandebouche est arrivé en tenant une petite boîte. «Je veux t'enseigner à jongler,» a-t-il annoncé. «Voici quelques trucs avec lesquels tu peux t'entraîner avant que je te donne des leçons.»
J'ai regardé dans la boîte. Elle était pleine de couteaux. «Mes parents vont me tuer !» ai-je crié, horrifié que M. Grandebouche ait apporté des couteaux dans ma chambre- objets que mes parents ne me laisseraient jamais toucher. «Je recevrai une fessée et serai puni pour un an !»
M. Grandebouche a froncé les sourcils. «C'est amusant de jongler avec. Je veux que tu essaies.»
J'ai repoussé la boîte. «Je ne peux pas. J'aurai des problèmes. Les couteaux sont trop dangereux pour être simplement lancés dans les airs.»
M. Grandebouche a froncé des sourcils de plus belle. Il a prit la boîte de couteaux et s'est glissé sous mon lit et y est resté toute la journée. J'ai commencé à me demander combien de temps il restait sous moi.
J'ai ensuite commencé à avoir de la difficulté à dormir. M. Grandebouche me réveillait souvent la nuit, disant qu'il a mis un vrai trampoline sous la fenêtre, un grand, un que je ne pouvais pas voir dans la noirceur. Je refusais toujours et essayait de me rendormir, mais M. Grandebouche insistait. Parfois il restait près de moi jusqu'à tôt le matin, m'encourageant à sauter.
Ce n'était plus amusant de jouer avec lui.
Ma mère est venue un matin pour me dire que j'avais la permission de sortir me promener à l'extérieur autour de la maison. Elle a pensé qu'un peu d'air frais me ferait du bien, surtout après avoir été confiné dans ma chambre pour si longtemps. Tout excité, j'ai mis mes baskets et ai trotté sur le porche arrière, désirant sentir les rayons du soleil sur mon visage.
M. Grandebouche m'attendait. «Il y a quelque chose que je veux que tu voies,» a-t-il dit. J'ai dû le regarder bizarrement parce qu'il a ensuite dit, «Il n'y a pas de danger, je te le promets.»
Je l'ai suivi à l'entrée d'un sentier qui allait dans les bois derrière la maison. «C'est un chemin important,» a-t-il expliqué. «J'ai eu beaucoup d'amis de ton âge. Quand ils était prêts, je les amenais dans à l'autre bout de ce sentier, à un endroit spécial. Tu n'es pas encore prêt, mais un jour, j'espère pour t'y amener.
Je revenais à la maison, tout en me demandant quel genre d'endroit était au bout de ce sentier.
Deux semaines après notre rencontre, le dernier chargement de nos choses a été installé dans un camion de déménagement. Je serais dans la cabine de ce camion, assis à côté de mon père pour le long voyage jusqu'en Pennsylvanie. J'ai pensé à dire à M. Grandebouche que je m'en allais, mais même à cinq ans, je me doutais que ses intentions n'étaient pas pour mon bien, même s'il disait le contraire. Pour cette raison, j'ai décidé de garder secrète la nouvelle de mon départ.
Mon père et moi-même étions dans le camion à 4 a.m. Il espérait se rendre en Pennsylvanie vers l'heure du dîner le lendemain avec l'aide d'une ration de café infinie et d'une caisse de boissons énergisantes. Il avait plus l'air d'un homme qui allait courir un marathon plutôt qu'un qui allait rester assis pendant deux jours sans bouger.
«Assez tôt pour toi ?» m'a-t-il demandé.
J'ai hoché la et ai placé ma tête contre la vitre, espérant pouvoir dormir un peu avant que le soleil ne se lève. J'ai senti la main de mon père sur mon épaule. «C'est la dernière fois, fiston, je le promets. Je sais que c'est difficile pour toi, malade comme tu as été. Lorsque que papa aura eu sa promotion, nous pourrons relaxer et tu pourra te faire des amis.»
J'ai ouvert mes yeux alors que nous sortions du stationnement. J'ai vu la silhouette de M. Grandebouche dans la fenêtre de ma chambre. Il s'est tenu immobile jusqu'à ce que le camion soit dans la rue. Il m'a tristement envoyé la main, tenant un couteau à viande dans l'autre. Je l'ai ignoré.
Des années plus tard, je suis revenu à New Vineyard. La terre sur laquelle notre maison se tenait était vide excepté la fondation de la maison, qui avait prise feu quelque années après que ma famille soit partie. Avec curiosité, j'ai suivi le sentier que m'avait montré M. Grandebouche. Une partie de moi-même s'attendait à ce qu'il saute de derrière un arbre pour me faire la peur de ma vie, mais j'ai senti qu'il était parti, attaché à la maison qui n'existait plus.
Le sentier menait au Cimetière Mémorial de New Vineyard.
J'ai remarqué que plusieurs tombe appartenaient à des enfants.
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